Tous les coachs s’accordent à dire que le métier de coach est passionnant, et peut même devenir une vocation. Accompagner l’autre à (re)prendre le contrôle de sa vie, à se poser les bonnes questions et y apporter ses réponses pour vivre une vie meilleure. Aider à identifier, clarifier puis réaliser ses objectifs personnels et professionnels, n’est-ce pas stimulant ?
Alors le coach peut être tenté de s’impliquer énormément, animé par sa flamme et son envie de voir l’autre réussir, quitte à s’oublier. Les horaires s’accumulent petit à petit, la pression monte avec les enjeux perçus, l’esprit est accaparé par son métier et son client. Parfois le coach va s’en rendre compte, parfois pas, va même en tirer de la fierté, un sentiment d’utilité. Le risque est que le coach puisse perdre le fil, soit débordé, néglige sa vie personnelle, souffre, et pourquoi pas ne finisse par craquer.
Pour éviter ce cycle, le coach doit veiller à bien préserver sa vie personnelle.
Marquer une frontière temporelle entre sa vie personnelle et professionnelle
La première des choses à faire pour préserver sa vie privée en tant que coach c’est de créer un agenda qui délimite les limites temporelles de sa vie professionnelle. Cela suppose de structurer sa vie professionnelle, et notamment les 3 activités principales du coach : se former, développer sa clientèle, coacher.
Parmi les questions à se poser : Combien d’heures voulez-vous travailler ? Est-ce que ce nombre d’heures va vous permettre de vous réaliser professionnellement et de gagner votre vie comme vous l’attendez ? Quel est le bon équilibre pour vous entre ces 3 activités ? Selon que vous démarrez ou que vous êtes un coach bien installé, le temps consacré à chacune de ces activités va varier.
Une fois le nombre d’heures calées et l’équilibre entre ces 3 activités défini, il peut être utile d’aller encore plus loin avec la mise en place d’un agenda par défaut : identifier les catégories de tâches que vous souhaitez réaliser en tant que coach, et leur allouer des « blocs temps » invariables chaque semaine. Quitte à ajuster, déplacer ces « blocs temps « durant la semaine.
Après ce sera une question de discipline, de savoir dire « non » à certaines demandes (extérieures), à certaines tentations (intérieures) pour maintenir cet équilibre. Et la discipline ça s’apprend, ça se travaille dans le temps.
Savoir faire le vide quand vous n’êtes pas en activité :
Une fois les frontières temporelles fixées entre vie privée et vie pro, encore faut-il que vous arriviez à vous libérer l’esprit, à « débrancher », à faire le vide, à ne plus penser à votre activité de coach pendant votre temps libre.
Le métier de coach étant une passion, le coach peut être tenté de penser coaching, de vivre coaching durant ses moments privés pour s’améliorer et puis parce que cela le passionne. Et le coaching étant un métier d’aide aux autres, le coach peut également ressentir de la culpabilité de ne pas travailler à aider l’autre durant ses moments personnels.
STOP !
Vous avez vos propres besoins physiologiques (être en bonne forme, ce qui suppose de prendre soin de soi, de faire du sport…), familiaux, sociaux (cultiver des relations amicales, de proximité, …), spirituels, personnels (du temps pour soi). Et ne pas s’intéresser à ces besoins, ne pas chercher à les satisfaire, va générer du déséquilibre, de la frustration qui vous pèsera dans la durée, et vous nuira professionnellement (moins de sérénité, moins de confiance, moins de disponibilité). Donc il ne faut pas culpabiliser de couper le cordon professionnel dans votre vie privée.
Dans le cas où votre esprit vagabonde vers des horizons professionnels, prenez peut-être le temps de noter ces pensées pour pouvoir prendre de la distance avec elles, et puis fermez le chapitre pour vous recentrer sur votre vie privée
Appuyez-vous sur votre entourage
Vous avez des alliés puissants autour de vous pour vous aider à lutter contre la tentation de vous laisser absorber par votre vie professionnelle : vos proches. Alors sachez les écouter, recevoir leurs demandes. Sachez, vous remettre en question : ils tiennent à vous, et leurs remarques peuvent être autant d’invitations à mieux respecter les frontières, à laisser plus de place à votre vie privée, à en profiter pleinement.
Cela suppose aussi que vos proches ne vous sollicitent pas en tant que coach. Sachant que vous êtes coach, certains vont vous soumettre des situations de coaching : orientez-les alors vers des rendez-vous professionnels. Leurs problématiques y seront mieux traitées, de façon professionnelle, en y consacrant le temps qu’il faut.
De même, il n’est pas recommandé de mélanger les genres avec vos proches, par exemple ne cherchez pas à coacher votre famille ou vos amis, ou à tester votre coaching sur eux. En règle générale, cela n’apporte pas les résultats espérés, et vous risquez de vous épuiser et de mettre sous tension vos relations : envoyez les vers des confrères s’ils en ont besoin, vous serez et ils seront plus tranquilles !
Conclusion : préserver sa vie privée, c’est aussi montrer l’exemple…
En tant que coach, vous allez être confronté à des situations de personnes très sollicitées et exigeantes qui cherchent souvent (in)consciemment un meilleur équilibre dans leur vie, cherchent à mieux associer réussite professionnelle et vie personnelle.
Par souci de cohérence, il importera de bien gérer de votre côté cet équilibre en préservant votre vie privée. Avoir une forme d’exemplarité dans ce domaine va vous aider à renforcer la confiance qu’ils ont en vous et dans le fait que c’est possible…