La confrontation, vraie source de richesse pour l’entreprise

La confrontation positive en entreprise est un levier essentiel pour renforcer la cohésion d’équipe et favoriser une culture de communication ouverte.

La confrontation positive, une richesse issue de la diversité en entreprise

La richesse du travail en collectif vient de la diversité et de l’enrichissement des apports de chacun, dans le respect des valeurs communes. Nous connaissons bien cet adage : « Tout seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin », particulièrement pertinent pour un bon fonctionnement en équipe. Mais comme la vie d’entreprise n’est pas un long fleuve tranquille, il y a des moments où les désaccords émergent. Le défi consiste alors à continuer d’avancer en restant unis, le dirigeant devant être le garant et l’animateur des débats et de cette unité.

 Confrontation positive ou conflit destructif : comprendre la différence

De quoi parle-t-on exactement quand on évoque la confrontation ?
Certains associent la confrontation au conflit, qui véhicule des images de tension et de rapport de force. Or, la différence entre les deux est fondamentale. La confrontation permet des phases d’échanges entre des personnes ayant des avis divergents, afin d’exprimer les différents points de vue et de trouver une position commune acceptée par tous. Cela ne signifie pas nécessairement que chacun deviendra un fervent adepte de la décision finale, mais tous seront d’accord pour la valider et s’y conformer.

Cette démarche offre à chacun la possibilité de s’exprimer et de faire évoluer le choix retenu. Parfois, le point de vue de l’un prévaudra ; à d’autres moments, ce sera celui d’un autre ; et souvent, la solution retenue résultera d’un compromis, un mélange des différentes positions.

Sans cette phase de confrontation, on se réfugie dans l’évitement et le silence, on distille des sous-entendus, ce qui laisse place aux malentendus et à de forts ressentis.
C’est pourquoi, si un groupe souhaite avancer de manière cohésive et solidaire, ces phases d’échange et de confrontation sont indispensables.

Quels sont les obstacles à une confrontation constructive ?

Beaucoup de personnes n’aiment pas la confrontation, souvent perçue comme un moment où il faut trancher entre qui a tort et qui a raison, comme si la décision était forcément binaire, avec un gagnant et un perdant. Ce jugement porté sur l’autre — bon ou mauvais — constitue un frein majeur à l’expression de ses opinions.

Le manque de confiance en soi est également un obstacle : peur de ne pas savoir s’exprimer, de ne pas être clair ou convaincant, ou encore de devoir se positionner face à des personnes sûres d’elles. Tout cela limite la liberté de parole.

Une autre cause réside dans le rapport affectif aux autres : le désir d’être aimé, d’éviter les tensions. Pourtant, si l’on ne parle pas des vrais sujets avec ceux qu’on apprécie, avec qui peut-on le faire ?
Ajoutons enfin la difficulté à distinguer faits et émotions, surtout sur des sujets sensibles. Il est fréquent de confondre une situation ponctuelle avec une remise en cause personnelle. Ce n’est pas parce que l’on échoue sur un sujet que l’on est incompétent, ni que l’on ne pourra pas faire progresser l’équipe demain.

Comment réussir une confrontation positive en entreprise ?

Pour qu’une confrontation soit constructive, un minimum de préparation est nécessaire, ainsi que le respect de quelques principes, en choisissant le bon moment — ni trop « à chaud », ni trop tardivement.

Le travail commence par soi : mieux se connaître, renforcer sa confiance en soi et apprendre à gérer ses émotions. Cette préparation permet de clarifier ce que l’on veut transmettre, et de se sentir plus légitime à partager son point de vue.

Lors des échanges, quelques étapes essentielles :

• Argumenter de façon factuelle, tout en exprimant calmement ses ressentis (chacun étant sensible à des choses différentes).
• Écouter l’autre et comprendre son point de vue : poser des questions pour approfondir, reformuler pour clarifier. Rester ouvert, car l’autre peut aussi nous convaincre.
• Réexpliquer son point de vue, à la lumière des apports de l’interlocuteur, pour mieux se comprendre.
• Et enfin, converger vers une position commune ou, à défaut, convenir de différer la suite des échanges, ou recourir à un arbitrage externe.

L’art de la confrontation mêle subtilité — par le jeu des échanges — et authenticité — par l’expression de ses convictions profondes. D’ailleurs, chez les Anciens, la dialectique était considérée comme la reine des sciences, car elle permettait de dépasser les hypothèses pour remonter aux principes, en confrontant les idées.

Espérons que cet article vous donnera envie de pratiquer la confrontation avec plus d’efficacité.