Millennial, génération Y, génération Z, et peu importe comment on les nomme ; beaucoup d’entre eux émerveillent les moins jeunes par leur capacité d’adaptation, par leur façon de faire dix choses à la fois, par leur faculté de traiter des sujets trop vite… mais bien.
Pourtant, aujourd’hui, personne ne peut réellement dire comment « les jeunes » ont vécu le confinement, ni comment ils vivent la crise. Il n’y a encore pas de véritable étude à ce sujet.
Il semble, qu’en premier lieu, ce soit eux qui se soient le plus rapidement adaptés au télétravail.
Même s’ils craignent d’être mal jugés par leurs collègues plus âgés lorsqu’ils travaillent chez eux, le télétravail avant même le confinement avait leur préférence. Pour eux, équilibrer vie professionnelle et vie personnelle stimule leur créativité et leur productivité. Déjà adeptes des réunions « vidéo », le confinement, n’a fait que renforcer leurs convictions à ce sujet et a permis d’en accélérer voire généraliser la pratique. Selon le sondage d’OpiniunWay pour « Les Echos », huit français sur dix qui ont expérimenté le télétravail pendant le confinement souhaitent poursuivre l’expérience : en synthèse, une victoire pour les jeunes qui se demandaient déjà « pourquoi perdre autant de temps et d’énergie dans les transports » ou « pourquoi devoir passer souvent plus de dix heures au bureau alors que j’ai déjà terminé tout ce qui m’a été confié » … !
Pour certains, le confinement a permis de prendre du recul, se reposer voire de favoriser l’introspection.
« Le confinement m’a fait réfléchir : je me suis aperçu que jusqu’alors je travaillais beaucoup et je me suis finalement posé la question : mais pourquoi ? ». Enjeux écologiques, humanitaires, économiques et politiques : l’épidémie, et la crise qu’elle génère, ont accentué le questionnement des jeunes à propos du « sens ». Qu’est-ce qui fait sens aujourd’hui quand le monde lui-même peut être remis en question en quelques semaines ? Attentats, montée de l’intolérance, mouvements migratoires étaient déjà au cœur de leurs préoccupations : leur vision globale du monde étant influencée par un pessimisme général que les générations précédentes n’avaient pas connu.
Aujourd’hui, les jeunes veulent, consciemment ou inconsciemment, être acteurs, ne pas subir un héritage qui les malmène, un futur incertain ; ils souhaitent agir, prendre les choses en main, s’impliquer dans des sociétés, des tâches qui participent à construire un futur différent de celui auquel ils semblent destinés.
Ce qui pose la question du dirigeant « idéal » !
La question du sens est un atout indéniable pour attirer les jeunes dans son entreprise… Et les garder. Quoiqu’on en pense au final, ce ne sont pas les startups qui attirent les jeunes : c’est ce qu’elles représentent, c’est l’esprit qu’elles insufflent tout en contournant les standards des ressources humaines. Elles ont compris que pour être « aimées », elles devaient cultiver un sentiment d’appartenance puissant, penser réactivité et agilité, initier des projets où le caractère humain est primordial. Et dans la délivrance de produits ou de services utiles dans le sens le plus large : autant pour le client final, que pour les partenaires, les fournisseurs… Et le monde ! Le tout dans une ambiance où la reconnaissance, la quête de sens, la passion et l’épanouissement personnel priment. Ainsi, en sachant comment la société qui les emploie change le monde, ils peuvent y participer activement et prendre du plaisir.
De fait, le dirigeant ne doit plus être… un dirigeant. Il doit plutôt devenir un « mentor », une source d’inspiration, une ressource et non plus un « patron » au sens hiérarchique du terme et surtout ne pas être de ceux qui sont extrêmement directifs dans leurs méthodes de travail. Ces jeunes sont les forces de l’entreprise et les talents de demain, vous devrez donc apprendre à les inspirer pour obtenir leur adhésion, plutôt que de les diriger en oubliant de vous préoccuper de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils souhaitent pour eux et l’entreprise, sous peine de les démobiliser, de les perdre… Pour les retrouver chez un concurrent !