Comment engager une démarche RSE dans une TPE/PME ?

La RSE, beaucoup de personnes en parlent, notamment pour les grandes entreprises, mais comment cette démarche peut-elle s’appliquer dans le cadre d’une TPE ou d’une PME ? Au-delà de cette question, c’est à la fois la question du sens qui est posée (à quoi sert mon entreprise ?), comme celle de la communication et de l’image, ce que l’on appelle aussi « la marque employeur ».

Quels sont les domaines de la RSE ?

La Responsabilité Sociétale des Entreprises désigne la prise en compte par les entreprises, sur une base volontaire, et parfois juridique, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités.

Il y a 7 piliers qui constituent le périmètre de cette RSE au sens de l’ISO 26000 :

• La gouvernance de l’organisation.
• Les droits de l’Homme.
• Les relations et conditions de travail.
• L’environnement.
• La loyauté des pratiques.
• La protection des consommateurs.
• Les communautés et le développement local.

Certains regroupent ces piliers autour de 3 dimensions : économique, sociétale et environnementale. Faisons une exploration, forcément un peu rapide, mais nous l’espérons inspirante, autour de ces 3 dimensions.

La RSE et le domaine économique

L’objectif global est d’avoir des activités économiques viables, équitables et durables.

Parmi les sujets concernés, nous pouvons citer :

• Satisfaire et fidéliser les clients
• Assurer la qualité du service
• Mettre en place une tarification équitable
• Soutenir les fournisseurs locaux
• Payer ses factures dans les délais
• Faire preuve de transparence auprès des investisseurs.

Ainsi, le domaine économique de la RSE amène les entreprises à contribuer positivement à l’économie locale tout en restant viable et rentable. Il invite également à s’engager dans une démarche de transparence et d’équité, que ce soit envers les clients, les fournisseurs, les investisseurs et même la société en général. Les efforts fournis permettent d’aboutir à une meilleure implication et donc productivité des équipes, à une meilleure maîtrise de certains risques et à des économies de gestion.

Comme illustration de cette démarche, nous pouvons citer l’engouement des consommateurs de produits alimentaires pour des produits locaux plutôt que des produits avec le label « qualité » ; les justifications de leur choix s’appuient d’abord sur la notion de « qualité » qui n’est pas forcément très cohérente quand nous analysons le cycle complet de production ainsi que certains coûts de transport. De plus, la notion de produits locaux porte en elle l’objectif de « circuit court », de territoire de proximité, car il n’est pas nécessaire de parcourir des centaines/milliers de km pour trouver de bons produits.

Cette notion de solutions de proximité n’est pas limitée seulement à l’alimentaire, car toute entreprise, dans son territoire, est voisine d’autres entreprises qui peuvent se révéler être le fournisseur ou le partenaire tant recherché, voire pour d’autres entreprises être des clients potentiels. C’est la raison pour laquelle les réseaux d’entreprise se développent autant, portant en eux ces valeurs de proximité, de qualité et de solidarité.

La RSE et le domaine sociétal

L’objectif global est d’avoir des activités que l’on pourrait qualifier à la fois de vivables et harmonieuses. Parmi les sujets à travailler, nous pouvons citer :

• l’adoption et l’organisation du télétravail, ainsi que l’aménagement des horaires de travail,
• l’optimisation et l’adaptation des espaces de travail,
• la formation continue des salariés, pour élargir leurs compétences et leur employabilité
• le développement du travail collaboratif pour un engagement renforcé des collaborateurs (car plus de sens dans leurs missions, plus d’autonomie),
• la fourniture d’une couverture de santé et d’autres avantages pour les collaborateurs,
• une représentation équilibrée entre hommes et femmes, entre les différentes générations,
• l’inclusion des travailleurs handicapés.

En somme, le pilier social de la RSE est une invitation à penser l’entreprise comme un lieu de vie, de respect et d’épanouissement pour tous ses membres. Cela renforce la marque employeur et favorise à la fois la fidélisation des salariés et le recrutement de nouveaux collaborateurs.

La dimension transmission intergénérationnelle du savoir permet également de mettre en place des transferts de compétence et de savoir-faire entre les plus anciens et les jeunes recrues. Ces dernières amenant du « sang neuf », une autre vision du travail, et leur enthousiasme naturel pour les outils informatiques et les nouveaux modes de communication ; et là, ce sont eux qui vont pouvoir transmettre aux plus anciens.

La RSE et le domaine environnemental

L’objectif global est d’avoir des activités économiques qui préservent notre environnement, aussi bien au niveau de la production des biens et services que l’entreprise commercialise, que de la consommation induite et de la durabilité de ces biens.

Parmi les sujets à travailler, nous pouvons citer :

• l’élaboration d’un état des lieux sur la place occupée par l’environnement dans les démarches RSE,
• l’importance de l’économie circulaire pour la protection de l’environnement,
• la prise en compte de l’environnement dans la gouvernance d’entreprise,
• la responsabilité environnementale, dans ses dimensions de prévention et de réparation du préjudice écologique.

Traditionnellement, les premiers domaines concernés sont le traitement des déchets et la consommation d’énergie, surtout depuis que les prix ont flambé. C’est un sujet où les axes de performance peuvent se compléter entre eux, avec, par exemple, la baisse de la consommation dans les locaux (moins d’espace, moins de chauffage, moins d’éclairage) combinée avec le télétravail (plus de souplesse en termes d’organisation pour le collaborateur, gain des temps de transports, gain des coûts de transport). Ces démarches RSE doivent aussi tenir compte d’un équilibre général et ne pas aller dans des pratiques trop extrêmes ; par exemple, sur le sujet du télétravail, il est important de maintenir des liens humains « présentiels » réguliers.

En fait, l’adoption d’une politique éco-responsable doit permettre à l’entreprise d’ouvrir des axes de développement économique. En effet, le développement durable peut aboutir à une réduction des coûts, à un gain de productivité, à l’amélioration de l’image de marque et à l’acquisition d’un avantage concurrentiel.

Une étude récente (BpiFrance Le Lab) a fait apparaître que 50% des PME perçoivent le développement durable comme étant une source de croissance. Certes, le coût d’investissement peut être parfois important, mais les changements dans les méthodes de production, ainsi que le financement des nouveaux équipements plus performants (en leasing notamment) peuvent faire apparaître de belles opportunités de développement rentables.

Alors comment procéder pour avancer sur ce sujet de la RSE ?

Autour de la RSE, ce sont bien les sujets stratégiques de fond qui sont regroupés et qui vont forger l’identité affirmée de votre entreprise et de ceux qui la soutiennent, en interne avec vos collaborateurs (actuels et futurs), en externe (avec vos clients, vos fournisseurs, vos partenaires). C’est vous en tant que dirigeant d’entreprise qui allez pouvoir fixer le cap, identifier certains axes stratégiques à développer, et fédérer les personnes autour de vous afin de les rendre acteurs autour de l’écosystème que vous allez mettre en place.

Et comme le colibri lors de l’incendie de sa forêt, vous allez pouvoir être le promoteur du monde que vous souhaitez bâtir autour de vous.

Pour vous inspirer, prenez deux minutes pour écouter Pierre Rabhi : L’INA éclaire l’actu | Pierre Rabhi : la métaphore du colibri