Quand il s’agit de gérer ses émotions, pour soi-même et vis-à-vis des autres, notamment en tant que dirigeant, on est souvent démuni : ce n’est pas un sujet facile à traiter.
Qu’est-ce qu’une émotion ?
C’est une manifestation d’un état d’être, d’un ressenti face à une situation spécifique. C’est souvent une réaction spontanée, intense, qui se déclenche « toute seule ». En fait, elle correspond à un mode de fonctionnement « automatique », face à un type de situation. Que l’on parle de colère, de peur, de tristesse, de surprise, de dégoût, de joie ou de toute autre émotion, il s’agit de l’assemblage de ces six émotions dites primaires. Notre réaction émotionnelle s’appuie sur notre vécu, nos valeurs, nos croyances, sur tout ce qui constitue notre histoire et notre personnalité.
Donc, pour bien gérer ses émotions, il s’agit tout d’abord de les accepter en tant que telles, c’est-à-dire ne pas les nier, ne pas chercher à les bloquer et d’avoir pleinement conscience qu’elles sont la manifestation d’un état interne, afin ensuite, de mieux analyser la cause de ces émotions, surtout quand elles sont négatives. Une fois cette analyse faite, il peut être ensuite possible d’agir sur notre perception de la situation pour en avoir un meilleur vécu, un meilleur ressenti et donc des émotions plus sereines, plus positives. Il s’agit de mieux analyser ce qui se passe en nous, ce qui nous touche et pourquoi, pour pouvoir modifier notre comportement en toute conscience, avec notre volonté, notre détermination à changer. Ensuite ce nouveau comportement, ces nouveaux ressentis, deviendront notre mode « programmé », notre fonctionnement automatique. Désapprendre ce qui ne nous convient plus, pour intégrer une nouvelle façon de voir et de vivre les choses.
Cette approche est applicable pour soi, comme elle l’est pour les autres.
Une fois que vous vous êtes entrainé à pouvoir mieux reconnaitre et gérer vos émotions, vous êtes capable d’agir avec et pour les autres. Il arrive que l’on puisse dire à quelqu’un « cela ne sert à rien de t’énerver, ce n’est pas grave ! ». En fait, ces paroles peuvent vous sembler réconfortantes, mais elles ne sont que de peu d’effet pour la personne qui les reçoit, car elle ressent des choses qui lui sont propres. Si vous souhaitez aider cette personne, il faut qu’elle puisse exprimer ce qu’elle ressent réellement, d’où provient son émotion. Et ensuite seulement, vous pourrez lui apporter votre propre perception de la situation, votre propre vision des choses, votre propre référentiel d’analyse et de perception. Et là, cette personne pourra envisager les choses différemment, sous votre angle, avec vos suggestions, vos questions, pour faire évoluer sa façon de voir, de ressentir, de s’exprimer face à ce type de situation. C’est ce que l’on appelle de l’empathie : la compréhension de l’autre, pour l’aider à y voir plus clair, pour l’aider à évoluer, à sa façon.
Et c’est la raison pour laquelle quand on aborde le sujet de « savoir gérer les émotions », il est fait mention d’intelligence émotionnelle. Chacun connait la notion d’intelligence technique, avec le quotient intellectuel, cette faculté qui permet d’analyser les choses et de résoudre des problèmes complexes. Celle qui rapporte de bonnes notes à l’école. Depuis une vingtaine d’années, en complément de cette intelligence cognitive, émerge la notion d’intelligence émotionnelle, celle qui permet de se sentir davantage en équilibre, de mieux communiquer, de mieux comprendre les autres, de mieux travailler et vivre ensemble.
Dans le contexte actuel, avec de fortes perturbations économiques, sociales et sociétales de plus en plus complexes à gérer, tout dirigeant d’entreprise doit être conscient de l’importance s’appuyer sur son intelligence émotionnelle, de la travailler, pour être encore plus rassembleur, éclairant, efficace, pour son bien-être comme celui de ses collaborateurs, pour l’efficacité de tous.
PS : conseils de lecture, L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman, Les quatre accords toltèques de Miguel Ruiz.